Quel est impact environnemental des vidéos en ligne ?

Nous passons de plus en plus de temps sur les écrans. Que ce soit pour travailler ou pour se détendre, cette consommation numérique augmente notamment au travers des vidéos en ligne que nous regardons. Streaming, Youtube, réseaux sociaux...elles se trouvent partout et sont souvent les pires consommatrices de bande passante, et donc d’énergie sur le Web. Que représente l'impact environnemental des vidéos sur Internet ?

Quelle pollution engendrée par nos vidéos Internet ?

Netflix, YouTube, Amazon Prime Video, Apple TV, ... En termes d’émissions de CO2 et d’énergie consommée, ce sont les vidéos en ligne qui arrive en tête du classement, loin devant les photos et autres médias. Et si tant est qu’elles soient en haute définition, cela consommera d’avantage. Comme détaillé à travers notre précédent article sur l’EcoConception Web, elles consomment énormément d'une part, car elles sont hébergées sur des serveurs partout dans le monde, qui nécessitent un immense apport en énergie, d'autre part, car leur transport jusqu'à nos équipement nécessite une bande passante très importante. En termes de données (data) et d’impact environnemental, selon The Shift Project, en 2018, les vidéos représentent 80% du trafic internet et elles ont produit 300 millions de tonnes de CO2. Le Web produisant déjà au moins 4 % des émissions de CO2 mondiales.

Quelles sont les vidéos visées ? Majoritairement, il s’agit de celles issues des plateformes de streaming en ligne (Netflix, Amazon Prime Video, Disney +, etc.) ; la plupart étant regardées en haute définition. Avec plus de 5 millions de clients en France, Netflix mobilise déjà à peu près un quart des besoins en bande passante réseaux des opérateurs.

Viennent ensuite celles hébergées sur la plateforme Youtube, plus grande plateforme d’hébergement de vidéos sur Internet. La plupart de celles-ci sont regardées par des “jeunes”, entre 16 et 25 ans (allez ... 35 ans), qui peuvent y suivre des personnalités, des tutos et autre contenu plus ou moins pertinent. On parle ici de viralité du contenu qui peut "scotcher" l'utilisateur à l'écran pour des durées dépassant celle d'un documentaire ou d'un film. 

Enfin, au 3ème rang, mais pas des moindres, il s’agit des sites pornographiques. Ils constituent à eux seuls plus de 25 % des médias audiovisuels regardés en ligne. Et oui, c'est affligeant, mais certains considèrent même que cette valeur est en dessous de la réalité compte tenu du nombre important de sites Web de cette catégorie.

Au 4ème rang, il y a la montée en puissance des vidéos virales que l'on consulte directement sur les réseaux sociaux, principalement Facebook, puis Instagram et dans une moindre mesure LinkedIn. C'est aussi un volume de données qui explose.

Viennent ensuite, loin derrière, les vidéos hébergées directement sur le site Web (la partie qui peut concerner KAPT en tant que webmaster). Mais cet axe est vraiment anecdotique en comparaison avec les 4 axes précédents.

Cet ensemble est réellement polluant même si ça ne se voit pas. Les vidéos en ligne représente un impact environnemental considérable qu’il est très difficile de limiter sans changer d’abord les habitudes des internautes. Car c’est seulement à travers notre mode de visionnage des médias que cela tendra à diminuer : moins longtemps, moins bonne définition, seulement des contenus pertinents, ...

Quels solutions face à cet impact environnemental ?

Les solutions sont assez simples : 

- Dans un premier temps, on peut tout simplement limiter notre temps de visualisation : que du contenu pertinent à dose homéopathique. Toujours le #MoinsMaisMieux !

- Dans un second temps, il faut diminuer la définition de ce que l’on visionne. Il est juste question de changer nos habitudes pour regarder en "moins bonne" définition, ce qui signifie déjà une qualité correcte. Ce sera un petit "effort" pour nous mais qui fera du bien à la planète.

- Ensuite, Il est également important d’éviter le partage compulsif de contenu audiovisuel sur les réseaux sociaux. Et oui, nous sommes tous un peu "dealer" de bande passante. Par cette recherche de viralité, nous contribuons à notre échelle à rendre notre réseau "accroc" à la vidéo en ligne.

- Puis, la part des webmaster et gestionnaire de contenu : Limiter au maximum les vidéos sur les sites Web. Certes, quand on a réalisé une très bonne vidéo, on est fier de la montrer sur son site Web, mais ... pas forcément à tout le onde et tout le temps à travers la lecture automatique. Nous conseillons vivement de recourir à une démarche Opt-In : lancement de la vidéo qu'au clic de l'utilisateur. Et, les images fonctionnent aussi très bien en étant moins énergivore.

- Enfin, l’un des points fondamentaux sur lequel on revient sans cesse sur ce blog, est celui de la sobriété numérique. Cette sobriété à pour but de réduire considérablement l’impact environnemental de notre consommation en ligne, en accompagnant la transition énergétique du numérique. Dans un univers dématérialisé, il faut prendre conscience que les ressources numériques sont bien liées aux ressources naturelles et énergétique.

Une téléphone et un ordinateur

 
 

Concrètement, comment limiter mon impact environnemental ?

En tant que lecteur de vidéos en ligne

Vous l'aurez compris, il est désormais urgent d'adopter une utilisation plus frugale des vidéos en ligne. La gratuité et la facilité d'accès ne doit pas nous inciter à un usage immodéré.

On peut privilégier des formats courts et en moyenne qualité. Il faut, enfin, réussir à se faire violence pour sortir d'une certaine forme de captivité.

La lecture de ce billet de blog aura été pour vous beaucoup moins énergivore que si nous vous l'avions présenté en vidéo. En plus, vous faites l'économie de nos trognes d'informaticien et de nos voix monotones !

En tant que gestionnaire de contenu

C'est ici qu'il y a le plus à faire !

Mais pas de panique ! Limiter le poid d’une vidéo est possible sans trop altérer sa qualité. The Shift Project a publié un guide dans ce but, en expliquant qu’en la compressant à l’aide d’un lociciel prélablement installé, la qualité reste suffisamment préservée. Le projet insiste également sur le fait qu’il faut encourager cette sobriété numérique avec des formes de régulation mais aussi des débats réflexion citoyens sur la façon dont on conçoit les applications web, et la façon dont nous contribuons au dérèglement climatique par Internet.

Pour en savoir plus sur la pollution des SPAM mailing.

Sachez également que des extensions à ajouter à votre navigateur existent et qu’elles calculent la quantité d'énergie consommée sur le Web dans la journée, pour vous aider à mieux gérer votre consommation. L’une des plus connue est Carbonalyser pour Firefox.

Pour en savoir plus sur la consommation des vidéos Internet.

Que peut-on déduire après avoir dit tout ça ? Les vidéos en ligne sont la bête noire d’Internet en terme de bande passante, et donc, d’émission de CO2, et donc, d’impact environnemental. Elles consomment une quantité d’énergie phénoménale et demandent un grande nombre d'équipements (du serveur à votre équipement) pour les faire fonctionner. Néanmoins, il existe des solutions comportementales et techniques pour réduire au maximum ce gouffre énergivore. Il reste maintenant à voir si ce type de solutions tient toutes ces promesses dans notre avenir proche ... et surtout, si chacun de nous sera faire l'effort nécessaire (avant qu'on y soit forcé).


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