Dans un contexte où les technologies évoluent rapidement et où les exigences des utilisateurs ne cessent de croître, il est essentiel pour les prestataires informatiques et leurs clients de prévoir des mécanismes de révision des prix. Ces ajustements permettent de garantir la viabilité des services tout en maintenant une transparence et une équité contractuelle.
Révision des prix dans les prestations informatiques : entre indexation annuelle et évolution du périmètre fonctionnel
Dans le cadre de projets logiciels ou de prestations de services informatiques, la question de la révision des prix est souvent reléguée au second plan lors de la signature du contrat. Pourtant, elle joue un rôle central dans la pérennité de la relation commerciale et la soutenabilité économique du projet, tant pour le client que pour le prestataire.
On distingue principalement deux grands types de révision : la révision annuelle indexée et la révision liée à l’évolution du périmètre fonctionnel.
- L’indexation annuelle sur un indice économique, souvent l’indice SYNTEC dans les activités numériques et de bureau d’études (comme nous).
- L’ajustement tarifaire lié à une évolution du périmètre fonctionnel de l'application ou du logiciel maintenu.
Ces deux mécanismes sont complémentaires et répondent à des logiques économiques et applicatives distinctes, mais convergentes. C’est ce que nous allons essayer d’expliciter ci-dessous.
Chez Kapt, nous avons recours à ces 2 modalités de révisions des prix :
- Révision annuelle basée sur l’indice SYNTEC pour toutes les prestations récurrentes (support / hébergement, ...) concernant des projets relativement figés. Cela concerne des sites Web ou des applications qui n’évoluent plus ou peu.
- Révision basée sur l’évolution du périmètre fonctionnel pour les prestations récurrentes des projets en pleine expansion / évolution. C’est le cas des applications Web ou logiciel SaaS.
La Révision annuelle automatique sur indice : sécuriser l'équilibre économique
L’indice SYNTEC : référence dans le secteur du numérique
L’indice SYNTEC mesure l’évolution des coûts salariaux dans les métiers de l’ingénierie, du numérique, du conseil et des études. Il est publié mensuellement et largement reconnu dans les contrats de prestations intellectuelles.
📐 Le cas des Conditions Générales de Prestations de Kapt (article 7.2)
P1 = P0 × (S1 / S0)
où :
- P1 = nouveau prix
- P0 = prix initial ou précédent
- S1 = dernier indice SYNTEC connu à la date de révision
- S0 = indice SYNTEC en vigueur à la date de signature du contrat (ou de la dernière révision)."
Note : On a développé un outil pour nous faciliter cette ré-évaluation des tarifs récurrents pour les marchés publics. Si ça peut vous intéresser : contactez-nous ;-)
Intérêts de la révision des tarifs récurrents :
- Prévisibilité budgétaire pour les deux parties.
- Évitement des renégociations annuelles parfois complexes (marché public).
- Protection contre l’érosion des marges pour le prestataire, surtout en cas de hausse soutenue des salaires dans le numérique (ces dernières années).
Pourquoi utiliser l'indice SYNTEC (et pas l'INSEE) ?
- Il est reconnu par la majorité des acteurs du secteur.
- Il permet d’ajuster les prix de manière objective, en tenant compte de l’évolution des charges, notamment les salaires dans le numérique.
- Il garantit une relation équilibrée sur le long terme, en évitant que le prestataire subisse une érosion de sa marge.
Révision liée à l’évolution du périmètre fonctionnel : adapter le contrat à la réalité du service rendu
📈 Contexte : un logiciel qui évolue, la prestation récurrente aussi
Dans de nombreux cas, les logiciels, applications ou plateformes font l’objet d’évolutions fonctionnelles postérieures à la mise en production : ajout de modules, élargissement du nombre d’utilisateurs, nouveaux workflows, intégration à d’autres systèmes...
Ces extensions ont un impact direct sur :
· la charge de maintenance corrective et évolutive (effets de bord),
· les volumes de support utilisateur (assistance),
· les besoins en supervision, tests, sécurité, conformité,
· les engagements de disponibilité ou de performance,
· le niveau de complexité technique augmente
· la « dette technico-fonctionnelle » et la charge mentale du chef de projet,
· ...
⚙️ Conséquence : un ajustement de prix devient nécessaire
Dans ces cas, la révision à partir de l’indice SYNTEC n’est plus adaptée, on bascule alors sur une révision tarifaire liée à l’évolution du périmètre fonctionnel.
🔍 Comment aborder cette révision ?
- Cartographier clairement le périmètre initial et le lier à des factures pour déterminer le budget inital.
- Prévoir des points de revues périodiques (ex. semestriels) pour faire le bilan des évolutions.
- S’appuyer sur des éléments objectifs : suivi des versions, volumétrie des données, nouvelles fonctionnalités livrées, impact technique.
- Commencer par des itérations courtes (mensuelle) pour suivre l’impact budgétaire du rythme d’évolution fonctionnelle.
Et le calcul ?
Et bien, c'est le même principe que la ré-évaluation avec le coefficient issu des index SYNTEC, mais avec un coefficient représentant l'évolution du périmètre fonctionnel.
Chez Kapt, on a choisi de se baser sur l'évolution du budget de réalisation de l'App comme la plupart de nos confrères d'ailleurs.
Enjeux stratégiques : transparence, flexibilité, équité.
Les projets informatiques sont, par nature, vivants et évolutifs. Prendre en compte cette réalité dans la structure tarifaire du contrat permet d’éviter incompréhensions, tensions et aigreur.
La révision des prix n’est pas un sujet tabou, mais un levier de pérennité et d’équité dans la relation long-terme client-prestataire. Elle garantit :
- une relation durable et saine,
- une adéquation entre le service rendu et sa valorisation,
- une agilité contractuelle en phase avec la nature évolutive des projets IT.
En conclusion, nous disons souvent qu’elle permet d’assurer la qualité du service rendu sur la durée, dans un climat de confiance mutuelle. Et c’est important pour nous chez Kapt.
